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Serge Lutens est né le 14 mars 1942 à Lille, dans le Nord de la France,
sous le signe du Poissons, ascendant Lion — signe lunaire, Cheval d’Eau.
Serge connaît une enfance qui révèle son caractère rêveur. A 14 ans, il
choisit de quitter l’école pour débuter sa vie professionnelle en tant
qu’apprenti dans le salon de coiffure le plus réputé de Lille. Très vite
— il a alors à peine 16 ans —, son style s’impose: cheveux plats coupés
au carré, nuques rasées. Nous sommes alors dans les années 50 et Serge Lutens
fait figure d’excentrique, rassemblant autour de lui les femmes les plus à la
page, suscitant déjà les critiques des conformistes mais aussi une admiration
passionnée. Il développe alors son concept idéal du visage: il palit les
teints, farde les yeux de noir diffus. Pour l’époque un scandale!... qui
n’effraie pas les plus belles femmes qui pouvaient attendre jusque une heure
du matin pour passer sous les mains expertes de ce magicien qui annonçait une
élégance nouvelle. Le succès grandissant, Serge Lutens quitte Lille en 1962
et se présente à Paris muni de grands tirages photographiques de ses modèles
qu’il montre à Vogue. Dirigé alors par Edmonde Charles-Roux — qui écrira
quelques années plus tard une biographie importante de Gabrielle Chanel —,
Vogue est alors la référence absolue dans l’univers du style et de l’élégance.
La vue de ces tirages provoque un choc dans la rédaction: Serge Lutens
commence alors une collaboration régulière avec Vogue. On l’appelle alors
dans l’urgence pour réaliser des objets, bijoux, parures qui permettraient de
parachever des articles prestigieux. Serge créait alors des bijoux d’oreille,
des bijoux de corps, ajoutant ainsi dans son univers de nouveaux domaines qui
lui permettront de magnifier la beauté de la femme dans un ensemble qu’il
rassemblera d’abord dans ses photographies à partir de la fin des années 60,
puis dans ses films à partir des années 70. Sa célébrité prend dès lors
une dimension internationale et les grands magazines de l’époque, —
Harper’s Bazaar, Elle, Jardins des Modes... —, se l’arrachent et lui
ouvrent leurs pages en lui donnant carte blanche. En 1967, la maison Christian
Dior lui demande de créer sa ligne de maquillage. Mixant poudres et pâtes de
couleurs, se fiant à sa seule intuition, Serge Lutens crée chez lui, — sa
timidité d’alors étant trop grande pour affronter les personnels de
laboratoire —, une gamme complète de fards. Serge Lutens, par cette libération
des couleurs — du rouge au rose en passant par le jaune pour les yeux, la célèbre
Diana Vreeland titrera d’ailleurs dans Vogue USA “Serge Lutens: Revolution
of Make-Up!” — opère, à l’instar de ce que fut dans le passé pour les
femmes le fait de couper leurs chevelures pour la première fois, une libération
du visage, leur ouvrant des possibilités inédites d’embellissement pour une
affirmation nouvelle de leur personnalité.
Par son immense succès, Serge Lutens a ainsi fait entrer le maquillage dans
la sphère d’activité légitime d’un grand nom de la mode parisienne,
activité qu’aucune maison de Haute Couture n’avait encore développée à
cette époque, ce qu’elles feront par la suite.
A la fin d’une décennie très formatrice par son parcours créatif, Serge
Lutens voyage autour du monde et découvre, ébloui, le Maroc en 1968, puis le
Japon en 1970.
Ces deux pays ne cesseront de l’inspirer. Le Maroc pour ses couleurs, ses
parfums, a été source d’inspiration de nombreux artistes, — Delacroix,
Matisse, et tant d’autres. Dès 1974, Serge Lutens acquiert à Marrakech une
maison situé dans le quartier Ben Youssef, coeur historique de la médina. Le
Japon où il assemblera, un peu à la manière d’un funambule, sa vision
d’une société dans laquelle existe encore un monde de codes et de
raffinement qui, liés à sa connaissance du monde de la Haute Couture de Paris,
lui permettront de concrétiser un univers dont il façonnera tous les éléments.
Il commence une œuvre photographique qui, très vite, en 1973, le conduit
à une première exposition au Musée Guggenheim de New-York pour lequel il
signe sa célèbre série de photographies en hommage aux maîtres de la
peinture: Picasso, Modigliani, Monet, Seurat et bien d’autres. En 1974, il réalise
son premier film, Les Stars, qui revisite dans son style si évocateur les
immenses actrices de l’histoire du cinéma qu’il a admirées. Ce film est
alors montré dans les festivals les plus prestigieux, du Festival de Cannes à
celui de Berlin. Suaire 1976 est un essai d’un film dont le projet à
l’origine était un long-métrage. Tout au long de la décennie des années
70, il compose une œuvre dont la diffusion dans le monde entier est source
d’inspiration dans les domaines les plus divers des métiers de la mode et de
l’illustration.
Au printemps 1980, Serge Lutens engage une collaboration nouvelle avec
Shiseido qui le rapproche de l’un des ses pays de prédilection: le Japon.
Mettant au service de Shiseido son style si puissant, il construit alors une
image de marque qui établira très vite à l’international et particulièrement
en Europe une position encore jamais occupée par une société japonaise de
cosmétiques.
1982 verra ainsi la naissance de Nombre Noir qui, par son habillage noir
brillant sur noir mat, préfigure déjà les codes qui annoncent les années 90.
Suivent de nombreuses réalisations dans les domaines les plus divers, de la
conception de lignes de produits à la réalisation des photographies
d’illustration et de films promotionnels qui recevront de multiples
distinctions dont, en 1990, le prestigieux Grand Prix décerné par le Festival
du Film d’Art à l’UNESCO.
Dès 1992, pressentant dans les arcades du Palais Royal un symbole idéal de
beauté, Serge Lutens invite Shiseido à y créer un lieu prestigieux, “Les
Salons du Palais Royal”, dont il conçoit jusqu’au moindre détail la décoration
originale, évocation de l’univers onirique de l’artiste.
Il crée alors chaque année de nouveaux parfums dont l’originalité
attire immédiatement une clientèle recherchant de vrais parfums et ouvre de
nouveaux territoires non encore explorés par l’industrie de la parfumerie.
Ainsi, sous l’impulsion de Shiseido, il crée en 2000 la marque Parfums-Beauté
Serge Lutens et appose ainsi son propre nom sur des parfums qui, jusque là, se
reconnaissaient par l’originalité et la créativité uniques de leur auteur.
Habitant Marrakech la plus grande partie de l’année, le Maroc est pour
Serge Lutens une source d’inspiration inépuisable: entre le merveilleux
jardin qu’il possède près de la ville et le lieu qu’il a conçu comme un
sublime temple dédié aux parfums et aux senteurs les plus rares, — sa maison
de la médina —, il se ressource, imagine et prépare de nouvelles pistes créatives.
A titre personnel, l’art de Serge Lutens s’envisage aujourd’hui plus
que jamais vers ce qui a été le principe fondamental de sa vie artistique: la
recherche de la beauté absolue sous toutes ses formes.
Récupérée
de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Lutens
»
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